Lauréat du Prix de L’Académie des Beaux Arts de l’Institut de France en 2009, du Prix du Studium de musique contemporaine de Toulouse en 1986 et du Prix de la Joven Orquesta Nacional de España en 1992 et de la Villa Médicis hors les murs en 1998.

Gualtiero Dazzi nourrit son travail créatif d’une très grande diversité d’influences artistiques et culturelles et cherche à situer son œuvre dans une perspective culturelle la plus ouverte possible.

Musicien cosmopolite, depuis sa petite enfance, Gualtiero Dazzi (né en 1960) connaît d’incessants déplacements qui l’ont amené à vivre d’abord entre Milan et Rome, ensuite Londres, Paris, Mexico et enfin Strasbourg, où il réside depuis l’été 2001.

Pendant sa période de formation, il a côtoyé des personnalités très différentes du monde musical, telles que Luigi Nono, Franco Donatoni, Brian Ferneyhough, Tristan Murail, Laurent Petitgirard, Ivanka Stoïanova et Daniel Charles. Ces rencontres ont été le plus souvent transitoires, car sa nature essentiellement indépendante l’a toujours inexorablement poussé sur un chemin singulier, loin de toute appartenance et tout refuge idéologique réducteur.

Ne privilégiant aucun medium, il compose des œuvres de musique instrumentale, vocale, de théâtre musical, des opéras, des musiques électroniques et se confronte avec d’autres disciplines artistiques, avec des pratiques musicales liées à l’oralité et des musiques expérimentales…

Les projets de résidence, incluant des jeunes musiciens ou des jeunes artistes et faisant appel tant à des musiciens professionnels qu’à des élèves ou des amateurs, représentent un aspect très important du travail de Gualtiero Dazzi et questionnent toujours sans concession la place de l’artiste dans le monde qui l’entoure.

Gualtiero Dazzi est le compositeur de plusieurs projets scéniques. C’est dans le contexte théâtral, dans le rapport entre musique et texte, que l’essence de son langage musical, lyrique et très chargé au plan émotionnel s’exprime le mieux. Sa voie se dirige en particulier vers la quête d’un théâtre poétique, au temps suspendu et intérieur.

La création de son premier opéra La Rosa de Ariadna au festival Musica en 1995, dans la mise en scène de Stéphane Braunschweig, a été saluée comme l’une des plus importantes réussites dans le domaine de la création lyrique de ses dernières années. Il a par ailleurs collaboré à de nombreuses reprises avec Stéphane Braunschweig en qualité de compositeur pour ses mises en scène au théâtre et de collaborateur artistique pour la dramaturgie de ses mises en scènes d’opéra.

En octobre 2004, Gualtiero Dazzi a créé son opéra Le Luthier de Venise au Théâtre du Châtelet à Paris, commanditaire de l’œuvre, et à l’Opéra de Rouen dans le cadre du Festival Octobre en Normandie. Le livret de Claude Clément, adapté de son livre éponyme, et la traduction musicale que Gualtiero Dazzi en a fait sont emblématiques du défi qui leur a été lancé : s’adresser d’une part à un public jeune, dès 8 ans, en matinée, et d’autre part à un public adulte, en soirée, sans pour autant faire des concessions sur le plan du langage. La mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti du Luthier de Venise comportait la présence de jeunes artistes circassiens, issus de l’école du Cirque Fratellini. La direction musicale d’Alain Altinoglu a été aussi particulièrement remarquée et il a été dit de l’ensemble du travail qu’il pouvait « réconcilier » les spectateurs avec la création lyrique contemporaine.

Gualtiero Dazzi a fondé en Alsace sa propre compagnie, Traces, afin de produire des concerts et des spectacles s’inscrivant dans le cadre d’échanges transfrontaliers, tous basés sur une logique forte d’interdisciplinarité et d’intégration de jeunes artistes dans l’équipe de création.

Récemment, Le jeu de la feuille et du vent, pour grand orchestre, a été créé dans le cadre du Festival Présences le 8 mars 2009 à Radio France à Paris par l’Orchestra Sinfonica Nazionale de la Rai sous la baguette de Daniel Kawka ; reprogrammée dans le cadre de la saison symphonique 09/10 de l’OSN de la Rai, puis présentée dans le cadre du forum international de l’UNESCO des Radio de musique classique à Lisbonne, cette œuvre a été sélectionnée pour être diffusée sur les ondes des radios dans 40 pays.